A la découverte du Mont Sion
« Des montagnes entourent Jérusalem ; Ainsi l’Eternel entoure son peuple, dès maintenant et à jamais » (Psaume 125 :2). Parmi ces montagnes il y a le Mont des Oliviers, le Mont Moriah et le Mont Golgotha. Au sud de la ville sainte se dresse le Mont Sion. C’est la montagne la plus proche de la vieille ville de Jérusalem, située non loin des remparts à l’extrémité sud. Le Mont Sion faisait historiquement partie de la ville de Jérusalem. La Torah utilise ce terme pour désigner d’abord la ville conquise par le Roi David (2 Samuel 5, verset 7) puis désigner le Mont du Temple. Lorsque le sultan ottoman Soleiman le Magnifique décida de fortifier la ville au XVIème siècle, il voulut avoir la montagne de Sion à l’intérieur des murs de la vieille ville. La légende raconte que les ingénieurs qui dessinèrent le tracé des remparts laissèrent par erreur la montagne de Sion à l’extérieur, ce qui provoqua la colère du Sultan et il décida de les exécuter. C’est ainsi que le terme de Sion est utilisé à la fois pour la colline méridionale de l’ancienne Jérusalem et par extension l’ensemble de la Terre d’Israël. De là naît le terme de sionisme. Sur cette montagne se trouvent des sites historiques et religieux de première importance. Notamment, le tombeau du Roi David, l’abbaye de la Dormition, la salle de la Cène, mais également la chambre de l’Holocauste (premier mémorial pour la Shoah inauguré en Israël en 1949) et la tombe d’Oskar Schindler, Juste parmi les Nations qui sauva 1200 juifs des persécutions nazies.
Sur le Mont Sion, on peut également visiter la salle de la Cène. Elle marque, selon la tradition, le lieu où Jésus a pris son dernier repas avec ses disciples. Il s’agit d’une grande pièce appelé le cénacle (du latin coenaculum : la salle à manger). Une église appelée « Sion, Mère de toutes les Églises » a été construite ici au 5ème siècle. Celle-ci fut détruite au 7ème siècle lors de l’invasion des Perses. Au 12ème siècle, les croisés reconstruisirent au même endroit une église. En 1187, Saladin chassa les croisés de Jérusalem et les franciscains devinrent les gardiens du Cénacle. Les musulmans ont détruit la plupart des sites chrétiens. Fait exceptionnel, le Cénacle n’a pas été détruit : une inscription murale en arabe datant de 1524 décrit comment le sultan Soleiman le Magnifique a transformé l’église en mosquée.
On peut observer des vitraux comportant des extraits du Coran et un mihrab du XVIe siècle (niche bâtie à l’intérieur du mur qui donne la direction de la prière, la direction de La Mecque). Cela forme un contraste surprenant avec le style gothique des voûtes et des piliers.
En dessous du Cénacle, se trouve, selon la tradition, le tombeau du roi David. C’est un lieu ouvert tous les jours, 24 heures sur 24, de première importance pour les juifs. On y accède à travers un couloir qui mènent à deux salles : l’une pour les femmes, l’autre pour les hommes. Dans chaque salle, on voit une partie d’un grand cercueil en pierre recouvert d’une couverture en velours bleu. Il ne s’agit pas à proprement parler du cercueil du roi David. Il s’agit d’un cénotaphe, un tombeau élevé à la mémoire du Roi David mais qui ne contient pas son corps. Le tombeau, de style gothique, est l’œuvre des croisés. La tombe contenant le corps du Roi David se situe quelques mètres en dessous. Un escalier, muré par les ottomans, permettaient de descendre du Cénacle au tombeau du Roi David.
C’est sans doute la raison pour laquelle le Cénacle n’a pas été détruit par les Musulmans : le Roi David est également considéré comme une personne sainte par les musulmans : Nabi Daoud, le prophète David.
En face, se trouve la magnifique abbaye de la Dormition. Construite au début du XXème siècle sur les ruines d’une ancienne église byzantine, elle marque le lieu où Marie, mère de Jésus, s’endormit pour toujours, ainsi que le lieu de la Pentecôte (descente du Saint Esprit sur les apôtres).
Le Mont Sion est donc un lieu exceptionnel à visiter, de première importance à la fois pour les chrétiens, les musulmans et les juifs.
Jérôme Haas
Guide touristique
www.guideisrael.fr
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