Appolonia
Apollonia, un parc national d’exception
A 16 km de Tel Aviv, au nord d’Herzliya, se trouve Apollonia. Il s’agit d’un des plus beaux parcs d’Israël, à l’histoire plurimillénaire, ouvert au public il y a moins de vingt ans.
Histoire d’Apollonia
Tout commence il y a 2500 ans avec les Phéniciens. Profitant d’une situation géographique exceptionnelle, une falaise de grès avec une crête à 35 mètres au-dessus de la mer, Ils fondent un village avec un petit accès à la mer. Le lieu est nommé Reshef, du nom de la divinité du tonnerre et des éclairs. Pendant la période hellénistique, les habitants ont renommé leur ville Apollonia car le Dieu grec Apollon était associé au Dieu phénicien Reshef. C’est pendant les dominations romaines et byzantines que le site va particulièrement se développer pour atteindre 280 dunams (280 000 m²). C’est alors le port le plus important la région. De cette époque, on a retrouvé des réservoirs qui servaient à l’approvisionnement en eau, des traces d’un site industriel de fabrication de verre ainsi que des pressoirs à vin et à olives.
En 640, les musulmans ont pris conquis la ville et détruits une grande partie des habitations. Pour renforcer la protection du port appelé dorénavant Sozousa, ils érigent un mur extérieur autour de la ville dont la taille est désormais réduite au tiers de la ville byzantine.
Dès leur arrivée en Terre Sainte, les croisés ont tenté de capturer Sozousa. Il faut attendre 2 ans pour que Baudoin 1er, allié à la flotte génoise, entre dans la ville. Une fois de plus, le nom de la ville change, cette fois, en Arsour ou Arsuf. Une grande forteresse est construite dans la partie nord de la ville.
Elle est protégée par un triple système de fortifications. Une couche de défense extérieure (douves de 30 mètres d’épaisseur et 14 mètres de hauteur, glacis, tours et porte), une couche intérieure (mur de 18 mètres de haut parallèle aux fortifications extérieures) et enfin un donjon de 10 mètres de hauteur.
Avant d’entrer dans la forteresse, on peut voir différentes machines de siège exposées par les archéologues. Une catapulte (pour lancer des pierres), une baliste (lance-boulons), un trébuchet (bras oscillant) et un bélier pour percer les fortifications.
L’entrée se faisait par un pont-levis en bois dont subsistent des traces. On peut observer à l’intérieur du château les vestiges d’une salle à manger. A proximité, les archéologues ont découvert de la vaisselle en bois et en poterie, décorée du style de la période des croisés. A côté se trouve la cuisine. Des bassins d’eau et cinq fours permettaient de préparer des repas pour plusieurs centaines d’habitants.
Durant toute la visite, on profite d’un vent de mer agréable et d’une incroyable vue sur la méditerranée.
Plus au sud, on peut observer deux autres pièces qui faisaient face au pont et aux douves sud. Une collection de pierre de balistes datant de 1265 est exposée ainsi des pointes de flèches. Au total, c’est plus de 2200 pierre et des centaines de pointes de flèches qui ont été retrouvées dans et autour du site.
Après les croisades
La ville tombe aux mains du sultan mamelouk Baybars en 1265. Les mamelouks étaient des esclaves recrutés à partir du IXème siècle en Europe et Asie parmi les enfants captifs non-musulmans. Ces derniers étaient au service de la dynastie ayyoubide qui a pris le pouvoir en Egypte et en Syrie. Le système mamelouk était organisé selon 3 principes fondateurs : une fidélité totale au sultan, une connaissance parfaite de l’islam mais sans conversion pour maintenir leur statut d’esclave. Après quelques siècles où ils sont parvenus à diriger l’élite administrative et militaire de l’Egypte, ils ont renversé le sultan et pris le pouvoir. Ce sont eux qui vont chasser les croisés de la Terre Sainte dans la 2ème moitié du XIIIème siècle. Dépourvus de marine et craignant un retour des croisés, ils vont détruire systématiquement toutes les villes côtières du pays (Jaffa, Apollonia, Césarée, Saint Jean d’Acre…).
Apollonia reste alors en ruines jusqu’aux fouilles archéologiques de 1996, qui révèlent des vestiges incroyables des siècles passés.
Jérôme Haas
Guide touristique
www.guideisrael.fr
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