Sataf et la grotte de Sorek
A l’ouest de Jérusalem, le site de Sataf propose de nombreuses promenades époustouflantes dans la nature. Il est situé à l’est du Mont Eitan et se prolonge jusqu’aux rives du Nahal Sorek. C’est un lieu verdoyant, naturellement irrigué par deux sources, et l’on peut observer des vignes, des potagers, des oliviers et des amandiers toute l’année. Une des spécificités du site est la reconstitution de terrasses agricoles telles qu’elles étaient utilisées depuis des milliers d’années. Les recherches archéologiques ont montré que le site de Sataf a été habité depuis environ 6000 ans, à l’époque chalcolithique (âge de cuivre), et que la construction des terrasses agricoles a commencé il y a environ 4500 ans. Ce système consiste à créer des bassins de collecte d’eau en hauteur et à utiliser des canaux d’irrigation qui vont distribuer l’eau vers des parcelles agricoles en contrebas. On peut retrouver des terrasses agricoles de l’époque biblique dans de nombreuses régions en Israël. En effet, le choix d’un lieu pour s’y installer n’était pas le fait du hasard. Idéalement, il fallait un emplacement près des routes commerciales, en hauteur pour avoir des postes d’observation et être naturellement protégés, et proche de sources d’eau pour l’alimentation et le développement de l’agriculture. Sataf va connaître son apogée à l’époque du Second Temple et à l’époque byzantine, en témoignent de nombreuses poteries, des pièces et des ustensiles de ces époques.
Dans les années 1980, le KKL a reconstruit les terrasses agricoles de Sataf et restauré les bassins de collecte. Cela a permis de développer une activité unique en Israël, appelée Bustanof (« verger paysager »). Il s’agit de permettre aux habitants de Jérusalem, pour une somme symbolique, d’utiliser un lopin de terre qu’ils peuvent cultiver pendant leur temps libre. C’est l’occasion de s’éloigner de la ville, de se détendre et d’expérimenter le verset biblique : « Ils s’assoiront chacun sous sa vigne et son figuier, et il n’y aura personne pour les troubler » (Michée 4 :4).
A l’ouest de Sataf, à proximité de Bet Shemesh, se trouve la grotte de Sorek. En 1968, alors que des ouvriers utilisaient des explosifs pour exploiter la carrière de Hartuv, une grande faille s’ouvrit dans la roche et laissa découvrir une grande grotte. On découvrit alors des centaines de stalactites. Après la découverte, les autorités ont gardé la grotte secrète plusieurs années craignant que les anciennes formations ne soient endommagées par les visiteurs. Sept ans plus tard, en 1975, la grotte est déclarée réserve naturelle et est ouverte au public. C’est un espace de 4800 m², à la température constante de 22° et dont l’humidité varie de 92 à 100%. Comment cette grotte de stalactites s’est-elle créée ? C’est un très long processus qui résulte de la dissolution et de la sédimentation de la roche. La grotte est située au milieu d’une couche de dolomites (du calcaire très dur car enrichi en magnésium). Une réaction chimique entre l’eau de pluie et le dioxyde de carbone crée un acide capable de dissoudre la roche. L’eau s’infiltre alors et le calcaire se cristallise, formant la stalactite. On appelle cela l’érosion karstique. Ce processus prend des dizaines de milliers d’années.
La grotte de Sorek est devenue l’un des sites naturels les plus impressionnants d’Israël. On peut observer des centaines de stalagmites et de stalactites, se rejoignant parfois pour former un pilier. Pendant des années, la grotte était éclairée avec une simple lumière blanche. Un système d’éclairage moderne renforce la beauté du site en utilisant une partie limitée du spectre de couleurs : des nuances d’orange, de bleu et de vert. Cela permet également d’empêcher le développement d’algues qui couvriraient les formations rocheuses.
La grotte de Sorek est également connue sous le nom de Grotte d’Avshalom, à la mémoire d’Avshalom Shoham. Shoham a été grièvement blessé pendant son service militaire et est décédé des suites de ses blessures. Sa famille était intimement liée à l’histoire du retour des Juifs en terre d’Israël au XIXème siècle, faisant partie de l’organisation sioniste Bilu qui a fondé les villes de Rishon LeZion, Gadera et Hadera.
Jérôme Haas
Guide touristique
www.guideisrael.fr
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